La stérilisation : qu’en pensent les animaux?

Voici Rocco!

Faire stériliser son animal, c’est bien. Lui en parler avant, c’est mieux!

Lorsque nous parlons de stérilisation d’animaux de compagnie, nous pensons souvent aux chiens et aux chats. Il ne faut pas oublier d’autres espèces comme les lapins, les cochons d’Inde, etc. Tous les animaux se reproduisent!  La stérilisation est un important enjeu de santé animale et publique. Mais qu’en pensent les animaux? Je donne la parole à trois chats et une chienne, dont un chat reproducteur qui a été castré récemment.

La stérilisation : un enjeu crucial

Nous sommes de plus en plus sensibilisés à l’importance de la stérilisation des animaux de compagnie et des animaux errants. Les vétérinaires s’impliquent en offrant ce service à moindres coûts pour des organismes. La SPCA fait régulièrement des campagnes d’information. Les multiples refuges et groupes récupèrent des milliers d’animaux errants et les font stériliser. Je me réjouis de voir les nombreux efforts déployés concernant la stérilisation des animaux. L’information se répand et cet enjeu devient une responsabilité individuelle et collective.

L’accent est mis principalement sur le contrôle des naissances pour freiner la surpopulation d’animaux et enrayer l’envahissement de certains lieux. On braque les projecteurs sur les désagréments individuels et collectifs : des animaux errants qui ont faim, froid, qui s’attaquent entrent eux ou sont blessés lors d’accidents de la route. Pour moi, la stérilisation soulève aussi la question de leur santé :  prévention de la transmission de maladies contagieuses telles que le HIV félin, la rhinotrachéite virale féline (RVF) et le typhus. Chez le chien, il y a la maladie de Carré, l’hépatite contagieuse et plusieurs autres. Toutes ces maladies sont transmises entre eux. Bref, la stérilisation contribue aussi à diminuer les maladies des animaux.

L’opinion des animaux grâce à la communication animale

Grâce à la communication animale, je peux partager la perspective de la vie d’un chat reproducteur, de deux chattes ainsi que d’une chienne. Leur expérience de vie est à considérer.

Rocco, le chat reproducteur

J’ai le bonheur d’adopter Rocco, un chat Bengal de 5 ans. Ayant été castré l’an dernier, c’est maintenant un chat reproducteur à la retraite! Il a vécu quatre ans dans une chatterie, à multiplier sa progéniture. À la fin de son mandat dans ce lieu, il a été adopté pour vivre avec deux chattes et poursuivre pendant une autre année sa vie de reproducteur. Il me raconte son expérience de vie de chat reproducteur. Vous vous imaginez ma curiosité et mon grand intérêt à comprendre ce qu’est la vie d’un animal reproducteur ainsi que la perspective animale et non pas humaine!

Voici les propos de Rocco :

“Tous les chats n’ont pas envie de s’accoupler. Ce sont les hormones qui dictent leur comportement. Avant, j’étais un chat de luxure, d’exotisme. J’étais choisi pour ma beauté, ma génétique, ma prestance. J’étais un chat avec un background génétique qui devait répondre à des critères précis de ma race. J’étais plutôt comme un objet ; je n’avais pas vraiment d’émotions. C’était correct, j’étais bien traité, je recevais des soins, mais pour ces humains, j’avais juste le statut d’un reproducteur bien coté. Par souci de maintenir une bonne lignée et d’éviter des problèmes génétiques, je ne pouvais plus servir les femelles de ma chatterie. Il était temps de quitter.

À ma dernière année de chat reproducteur, j’ai été adopté par une famille avec deux femelles et j’ai poursuivi mon rôle de reproducteur. Parfois, je me sentais de trop auprès des chattes. Elles me disaient : « Ah, tasse-toi! » ou « Ah non! Ne viens pas nous déranger, nous sommes bien toutes les deux. » À d’autres moments, elles venaient vers moi, poussées par leur cycle hormonal qui dictait leurs besoins. Les deux femelles étaient tannées de se reproduire. Elles étaient victimes de leurs corps. En fait, les hormones contrôlaient nos corps et nos comportements. Je n’aimais pas être un reproducteur. Il fallait que je donne le meilleur de moi, que je réponde aux demandes et aux pulsions. Je captais bien que les femelles n’étaient pas intéressées. Et je savais que j’étais destiné à quelque chose de différent.

Maintenant, je ne vis plus les exigences de donner à des êtres qui ne veulent pas réellement. C’est agréable de prendre sa retraite d’un travail que l’on n’aime pas vraiment! Et c’est confortable d’être en contrôle de mon corps depuis que je suis castré. Je n’ai plus ces pulsions hormonales, je ne réagis plus à mon corps. Je suis davantage en équilibre.

Aujourd’hui, j’ai un statut de compagnon et d’égal. Avec toi, Lynda, c’est un partage. Ce n’est plus : « il faut que tu me donnes ». Je ne savais pas que les humains étaient généreux à ce point. Je m’habitue à me faire entendre par la communication avec toi. Wow! Je suis entendu maintenant! Avant j’existais, on ne me demandait pas ce que je pensais, ce que je voulais. J’étais dans un cadre rigide de ce que je devais être et faire, tandis que maintenant je vis ma vie de chat. Merci de me permettre d’être et non plus juste paraître et avoir du prestige. C’est vraiment rafraîchissant! J’ai besoin de temps pour me déposer et me reposer dans cette nouvelle vie et cette nouvelle énergie. J’ai besoin d’intégrer que c’est possible que les humains désirent ton bien, pas seulement physique, mais émotionnel aussi. J’ai hâte de découvrir ceci.”

Deux chattes, deux choix!

Après avoir communiqué avec Rocco, ce fut au tour des deux chattes de discuter de leur stérilisation. Je leur ai demandé ce qu’elles voulaient. La chatte de quatre ans a clairement exprimé son désir de ne plus avoir de chatons, disant qu’elle était prête à vivre une nouvelle étape de vie avec son humain. La deuxième a exprimé le désir d’avoir une dernière portée avant la stérilisation. Son choix sera respecté.

La chienne qui refuse la maternité

J’ai échangé avec des chats, des chiens et d’autres animaux qui ne voulaient pas vivre la maternité dans cette vie, l’ayant expérimentée déjà et parce qu’ils savent qu’ils ont autre chose à faire. Je me souviens d’une chienne de sept ans, non-stérilisée, que ses gardiens souhaitaient accoupler une seule fois pour que leur fillette ait le bonheur de vivre cette expérience. La chienne a clairement dit qu’elle ne voulait pas du tout vivre la maternité dans cette vie. Elle a ajouté que si elle devenait enceinte, elle ne serait plus la même physiquement, car elle pourrait avoir des complications et peut-être même en mourir. Sa famille a respecté son choix. Elle a été chanceuse que ses humains soient ouverts à la communication animale et me consultent.

C’est important de stériliser nos animaux pour leur santé, leur bien-être et le nôtre.  C’est aussi important de considérer leurs besoins, de demander leur avis, de les informer.

Les animaux ont des droits et des choix, eux aussi!

Lynda Yelle Dolittle

P.S. : une fois par mois, j’anime une séance de communication animale de groupe. Vous pouvez en profiter pour demander à votre animal s’il veut se reproduire ou non (ou toute autre question). Vous pouvez aussi l’informer que vous allez le faire stériliser. C’est respectueux et cela permet à l’animal de savoir ce qui se passe!

 

 

 

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